La modernité de l'oeuvre et la continuité de la recherche du peintre.

Galerie Convergences

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Accueil / Artistes / MARTIN DENIS
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MARTIN DENIS

D E N I S M A R T I N

Né à Boulogne-Billancourt le 2 juillet 1964

“Sans titre” Sans exception, les œuvres de Denis Martin exposées au cours du mois d'octobre 2024 à la Galerie Convergences ou reproduites dans ce petit catalogue portent le même titre : «Sans titre » .Faut-il en conclure, en toute bonne logique, que ces œuvres exposées ou reproduites représentent toutes la même chose ? Mais dans cette éventualité surprenante, laquelle ? Et tout d'abord,entendons-nous: qu'est-ce qu'un titre ? Une inscription ou un écrit indiquant la matière qui est traitée dans un livre ou un film ou un tableau- en un mot dans une œuvre. En peinture le titre revient à dire: « ce que vous voyez, c'est cela » C'est cela ou c'est ceci et on a bien sûr en mémoire les titres énigmatiques de Magritte et particulièrement l'inoubliable « Ceci n'est pas une pipe » auquel Michel Foucault a consacré des pages elles-mêmes inoubliables, dont voici quelques lignes: »Le second principe qui a longtemps régi la peinture pose l'équivalence entre le fait de la ressemblance et l'affirmation d'un lien représentatif.(...) L'essentiel c'est qu'on ne peut dissocier ressemblance et affirmation. La rupture de ce principe, on peut la placer sous le signe de Kandinski : double effacement simultané de la ressemblance et du lien représentatif par l'affirmation de plus en plus insistante de ces lignes, de ces couleurs donc Kandinski disait qu'elles étaient des « choses » ni plus ni moins que l'objet église, l'objet pont, ou l'homme-cavalier avec son arc ». Mais enfin avec Kandinski, on était encore dans le règne du titre: « composition », « forme rouge »,« triangles »… ou plutôt, soyons prudent, dans le règne de l'anti-titre, comme on a pu parler de l'anti-roman, avec lequel on reste malgré tout dans l'empire du roman . En ces temps-là, il y avait encore des titres certes en crise, des titres ayant mauvaise conscience, mais enfin des titres.

En cet automne, avec Denis Martin à la galerie Convergences, pour tout et partout : « Sans titre ». Nous vivons la disparition ou la mise à mort du titre ; c’ est, mutatis mutandis, pour le spectateur ce que fut pour bien des hommes pieux la mort de Dieu: « Est-il encore un haut et un bas ? N’errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Ne sentons nous pas le souffle du vide ? Ne fait-il pas froid ? Ne fait-il pas nuit sans cesse et de plus en plus nuit?». On aura évidemment reconnu l’ aphorisme 125 du Gai Savoir de Nietzsche ,. Tel est le désarroi du spectateur, se sentant abandonné et privé de tout secours: déréliction.certes, mais n’est-il pas agréable de se perdre ?

Précisons un peu la nature de ce plaisir, de cet agrément : il naît d’une libération puisque nous sommes désormais sans guide. Le recteur, le titre directeur a disparu. Dans ce moment tout est ou tout semble permis. Dilatation complète du regard libéré du titre, lui qui faisait du tableau une sorte de page, avec son double ordonnancement de haut en bas et de gauche à droite. Diplopie binoculaire passagère ? Pas seulement : à l’instar d’un examen du fond de l’œil, il faut élargir les pupilles. Denis Martin et la disparition du titre : collyre mydriatique. Cette perte du titre nous plonge dans une situation comparable à celle où, selon Hegel,dans un moment antérieur au langage se trouverait une conscience confrontée à un objet, un pur ceci qu'elle ne peut donc nommer. Pouvons-nous par là élucider, au moins en partie, la nature du plaisir pictural, qui serait de se retrouver devant des objets sans nom, « sans titre »?

Régression à l'antéprédicatif ? Ce moment de libération est un moment de jouissance particulière: certes nous avons perdu le titre mais nous n'avons pas tout perdu ; nous détenons une certitude celle de notre conscience en rapport avec un objet, dont on ne saurait dire ce qu'il représente.Mais une chose est certaine : le fait de ne rien reconnaître, le fait de n'avoir pas de guide fait que ce que nous avons en face de nous, cet objet, ce pur ceci présente ce que l'on pourrait appeler un maximum de richesse : on n’a encore rien écarté de la peinture que nous avons sous les yeux, pas de sujet, pas de fond, pas d'essentiel ni d'accessoire ou de détail on prend le tout, le tout du tout. Nous avons le tableau devant nous dans sa plénitude, dans son intégralité. Nous voyons tout, sans regarder. Nous sommes alors dans l'intimité absolue du tableau. Nous sommes embarqués. En amour il est bon d’être interdit.Grandeur du « sans titre ». Prenons un tableau, le premier reproduit dans ce catalogue :Dans cette situation, privés de titre et du secours du langage, que voit-on ? Pour répondre, et pour ne pas être enfermés dans la pauvreté du « il y a », du « c’est » , nous sommes évidemment contraints de recourir au langage et, pour partager ce que nous avons vu, de supposer, par une expérience mentale, une forme de rotation automatique qui ferait passer l’oeuvre du format paysage au format marine : Soit pour commencer le tableau sur sa longueur, le noir à gauche: Bloc d'encre de seiche contre bloc de caséine? Le noir et blanc est une couleur ? Soit ensuite le tableau sur sa largeur, noir en haut: Tsunami de caséine dans la nuit? Marée grise au Cap-Nègre? Soit à nouveau le tableau sur sa longueur, noir à droite:La secrète noirceur du lait enfin révélée ? Soit enfin le tableau sur sa largeur, noir en bas:Marée noire au Cap Gris-Nez ? Le triomphe du gris ? Comment choisir ? Nous sommes au rouet, déconcertés, ne sachant ni que dire ni que faire. Mais n’oublions pas que, comme tout peintre digne de ce nom, Denis Martin a toujours deux idées en tête:l’une pour détruire l’autre (ainsi parlait Braque), et c’est le contrepoint, technique de composition suivant laquelle on développe simultanément plusieurs lignes mélodiques et qui, transposée dans l’univers de la peinture, désigne plutôt , aux dires de Denis Martin, une sorte de contre-pied qui met le regard dans le vent : dans notre tableau, c’est ce trait fin, quasi-noir et griffant le quasi-blanc, qui vient comme une réplique verticale se perdre dans la masse espagnole et sombre. Ligne de fracture conduisant à un point exquis : rencontre du vertical et de l’horizontal donnant naissance à un presque sujet, à un faux sujet. Cette ligne à peine oblique -on la retrouvera parfois au cours de cette exposition - redonne à elle seule un ordre à l’ensemble, ordre qui est aussi déséquilibre ou mieux équilibre temporaire, comme chez Lucrèce pour qui la bifurcation d’un atome en un temps et un lieu incertains produit un monde, appelé à périr. Tout est là, dans cette griffure : minimum de cause, maximum d’effets – l’optimum. A cette griffure s’ajoute la griffe, la signature bien sûr .

Denis Martin reprend ainsi la main, sans avoir l’air d’y toucher. Le vrai titre : « Denis Matin » et d’ailleurs le grand Littré l’a dit : « Titre : Inscription en tête d'un livre, indiquant la matière qui y est traitée, et ordinairement le nom de l'auteur qui l'a composé. » Et là, vous verrez bien !

Robert Lévy

E X P O S I T I O N S P E R S O N N E L L E S

1992 Galerie Perrine Masselin, Paris
1998 L’Art dans les Chapelles, chapelle de Moustoir Remungol, Morbihan Exposition à la Galerie Sabine Puget, Paris Cahier, préface, Colette Brunschwig

1999 Galerie J.E. Bernard, Avignon

2000 Galerie Art / Espace, Thonon-les-Bains

2001 Galerie Sabine Puget, Paris Cahier d’Itzhak Goldberg

2004 Galerie Vieille du Temple, Paris

2006 Galerie Art / Espace avec Sophie Melon, sculpteur

2007 Galerie Vieille du Temple, Paris, plaquette, textes, Philippe Crépin, Guy de Malherbe

2011 « Art à La Guerche », Exposition dans les greniers et la prison du Château de La Guerche, Touraine Galerie Guigon, Paris, catalogue, textes, Martin Decrouy, Mathieu Bénézet

2013 Galerie des Arts et Lettres, Vevey, Suisse

2019 Galerie Nicolas Deman, Paris, catalogue, textes, Anne Manoli, Pierre Edouard Galerie Verhoogen, Anvers

E X P O S I T I O N S C O L L E C T I V E S

1993 Galerie L. et H. de Menthon, Paris avec Morio Matsui et Gervais

1994 Galerie L. et H. de Menthon, Paris Salon de Montrouge Château de Reville, (Cotentin) SIAC Strasbourg/ Galerie Jacob

1995 Small is beautiful II, Galerie Jacob, Paris

1996 Au hasard le rouge, Galerie Jacob, Paris Galerie L. et H. de Menthon, Paris SIAC Strasbourg, Galerie L. et H. de Menthon Les trente ans de la Galerie Jacob, Paris Suites II, Galerie Sabine Puget, Paris

1998 Espaces Commines, Galerie Sabine Puget, Paris

1999 Galerie Sabine Puget, Paris AAF, Londres, Galerie Sabine Puget, Paris Galerie La Teinturerie, Paris

2000 Paroles données, exercice sur l’autoportrait, Galerie Sabine Puget, Paris

2001 Le silence aussi se regarde Galerie Sabine Puget, Paris Elle avait un Lys… Galerie A. Bourgeois, Les Urbanistes, Fougères Art Paris, Galeries Sabine Puget, Paris et Art / Espace, Thonon les Bains Salon d’Angers, triptyque, Commissaire d’exposition, Lydia Harambourg

2002 Au-delà du corps, Aixe-sur-Vienne Libre Choix Galerie Sabine Puget, Paris Galerie Vieille du Temple, Paris Art Paris, Galerie Sabine Puget, Paris

2003 Galerie Vieille du temple, Paris Art Paris, Galerie Vieille du Temple, Paris

2004 Le corps et l’altérité avec Guy de Malherbe et Philippe Hélénon au Centre Culturel Français de Budapest, Hongrie

2005 Au-delà du corps, Aixe-sur-Vienne START Strasbourg, Galerie Vieille du Temple, Paris

2006 Mémoires d’absence Galerie Sabine Puget, Château Barras avec Marcel Robelin Des Paysages, Galerie Vieille du Temple, Paris Abbaye D’Auberive

2007 Si c’était un homme, Galerie Sabine Puget, Château Barras

2008 Les 20 ans de la Galerie Vieille du Temple, Paris L’Art devant soi, Galerie Sabine Puget, Château Barras

2009 Le dessin à l’œuvre, Galerie Vieille du temple, Paris

2010 Galerie Art-Espace, Thonon-les-Bains Galerie Olivier Nouvellet, Paris, Carte Blanche à Lydia Harambourg Galerie Pome Turbil, Lyon

2011 Salon du dessin, Galerie Vieille du temple, Paris Galerie Olivier Nouvellet, Paris, Autour de la Revue Le Préau des Collines, N°12 « A Propos Mohammed Khaïr-Eddine »

2012 Galerie Guigon, Autour de la Revue du Préau des Collines, N° 13 “A Propos de Denis Martin” Exposition collective, Galerie Guigon

2013 Galerie Guigon, Paris

2014 Galerie Guigon, Paris “Olympia et Cie”

2015 Galerie Guigon, Paris “Noir et Rouge” Les Ateliers “OBLIK”, Clichy

2016 Galerie Guigon, Paris Les Ateliers “OBLIK”, Clichy Le Préau des Collines, “Atelier”

2017 Galerie Guigon, “Anniversaire 20 ans” Galerie Olivier Nouvellet, Paris “Hommage à Denise Renard” L’Art dans les Chapelles, Rétrospective Galerie Jean Fournier, Paris Galerie Nicolas Deman, Paris, avec Anne Manoli

2018 Galerie Nicolas Deman, Paris, avec Anne Manoli et Michel Potage Galerie Point Rouge, Saint-Rémy-de-Provence

2019 Galerie Convergences, Paris

2020 Galerie Convergences, Paris

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  9. DM-2023-Huile-sur-toile-89x116cm.jpg

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